L'édito

Trop de choix

Par 15 juin 2023 No Comments

L'EDITO

de Grace Gitabaru
AMIDUF N°405 - MAI - JUIN 2023

Trop de choix

Nous avons abondance de choix, surtout dans nos sociétés occidentales. Pour voyager, nous pouvons choisir l’avion et le billet en fonction de la compagnie aérienne, du prix, et de l’heure de notre vol… ou le train. Et alors, nous avons le choix entre le TGV ou le TER en fonction de notre budget et de notre objectif. Ou encore la voiture qui, aujourd’hui, 100% électrique et bourrée d’électronique, est de plus en plus « intelligente ». Bien sûr, il nous faut aujourd’hui prêter attention, bon gré mal gré, à sa « capacité » de pollution…Pour nos fournitures de gaz et d’électricité, plusieurs options s’offrent à nous, même si celles-ci bougent aussi, en raison de la guerre qui a éclaté à l’est de l’Europe, de la crise qui en découle, et du souci de l’environnement. Enfin, est-il besoin de parler de l’incroyable palette d’outils technologiques innovants, payants et gratuits, et du choix des moyens de communication, que nous avons à notre disposition ?

Jusque là, rien de trop grave puisqu’il n’y a pas mort d’homme ! Mais voilà que nous avons aussi de plus en plus de pouvoir sur notre vie et notre mort ! Nous avons déjà le droit de donner la vie ou pas, celui à l’avortement a été conforté à intervalles réguliers. Nous avons la possibilité d’exprimer nos volontés sur notre fin de vie par des directives anticipées, par l’arrêt de traitement, et en désignant une personne de confiance…
Quant au droit à l’aide active à mourir, déjà siglé AAM, il semble être pour demain

Et pour après-demain ? C’est un dilemme pour le croyant qui considère que c’est Dieu qui donne et qui reprend le souffle de vie. Si la mort est notre dernière ennemie d’humain, comment « se réconcilier » avec elle pour avoir prise sur elle activement ? Dilemme aussi pour le non-croyant, inconditionnel de la vie, à laquelle il veut donner toutes ses chances et n’en donner aucune à la mort.

Comment être sûr de la volonté libre et éclairée de la personne ? Faudra-t-il renforcer le droit de « repentir » par une clause qui permettrait que par un simple signe de main ou un mouvement des yeux, on puisse mettre fin ou renverser le processus de fin de vie active ?

Dans ce contexte d’angoisse, de souffrances physiques et psychiques, il nous reste la relation aux autres, la rencontre, l’écoute. En somme, leur présence humaine. Leur amour.