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Droits humains et résistance à la torture : retour sur le Jeudi de Grenelle du 22 mai

Aider ceux qui fuient la violence et la torture

Une soirée de partages forts avec, au pupitre, François Walter, ancien président de L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT-France), Nathalie Seff, sa déléguée générale actuelleFrédéric Bompaire, pour l’AMIDUF et le Foyer. Une participation soutenue d’un public très motivé, mais malheureusement peu nombreux (une vingtaine de personnes).

Cette ONG chrétienne œcuménique association Loi 1901, compte 25 professionnels salariés, près de 25.000 membres dont 4500 militent dans toute la France (il en existe une trentaine de par le monde). Elle porte très haut l’article 5 de la Déclaration Universelle des Droits Humains de l’ONU (1947) « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants »autant que le message de l’Évangile (Matthieu 25, 40) : « Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.».  Ses combats : la lutte contre la torture, l’abolition de la peine de mort, la défense du droit d’asile, la protection des victimes.

Après une introduction de Frédéric Bompaire rappelant que ce débat se situait dans la continuité du dossier publié récemment par l’Amiduf (N° 413, « Face aux violences ») et du Jeudi de Grenelle du 3 février dernier sur les conséquences liberticides du deuxième mandat de Donald Trump (« La Cour suprême des Etats-unis : garante des libertés ? »), nos deux intervenants de l’ACAT-France sont « montés » au pupitre : François Walter nous a appelés à devenir « des veilleurs » et à rejoindre, dans les églises, tous ceux qui, dans le monde, la nuit du 26 juin, luttent pour l’abolition de la torture. Et le bilan est…glaçant ! Dans un pays sur deux, elle est une pratique courante, favorisée par l’impunité, la fabrique des bourreaux ordinaires et, bien sûr, la guerre.

Nathalie Seff nous a alertés : « Le phénomène tortionnaire est à nos portes(…) Tout commence toujours par des lois liberticides qui vont légitimer, insidieusement, les violences (restrictions des droits d’expression, de rassemblement, de la liberté de la presse, du droit d’asile, conditions d’incarcération dégradantes, violences policières banalisées dans le contexte de la lutte contre le terrorisme…) » , expliquait-elle. « Mais, j’ai moins peur des attaques de mes ennemis que des silences de mes amis », ajoutait-elle en reprenant cette déclaration de Martin Luther King. Alors, ne pas se taire, pour enrayer « la banalité du mal », si bien décrite par Hannah Arendt en 1963 . Et, surtout, agir !

L’ACAT-France, qui a fêté l’an passé son cinquantième anniversaire, soutient les défenseurs des droits humains, par des programmes de formation, des outils pédagogiques appropriés, des expertises et recherches sur le phénomène tortionnaire, des vigoureuses actions de plaidoyer, l’accompagnement des victimes et personnes vulnérables.